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En dépit des incertitudes liées à la guerre en Ukraine, la FAO table sur une production mondiale de blé de 770 millions de tonnes pour 2022-2023, contre 776 millions de tonnes pour la campagne précédente.
Sur Euronext, la tonne de blé, livrable en septembre, a terminé la semaine, vendredi 3 juin, à 378 euros. Deux semaines plus tôt, le 16 mai, elle se négociait à un plus haut historique, à 438 euros la tonne. Un léger refroidissement du cours de la céréale sur la Bourse européenne, qui s’est donc traduit par un recul de près de 15 % de sa valeur. Même évolution à Chicago, où il a clos la séance, vendredi, à 10,40 dollars (9,70 euros) le boisseau, en repli de près de 20 % par rapport à son pic de mars. Malgré ce retrait, les grains dorés sont toujours très précieux, avec une progression des cours de près de 40 % depuis le début de l’année, propulsée par l’invasion de l’Ukraine, le 24 février.
L’évolution du prix, très volatile, reste dépendante des mouvements géopolitiques comme des bulletins météorologiques. Des variations amplifiées par les spéculations financières. « Les discussions lancées par [le président russe] Vladimir Poutine pour créer un corridor maritime en mer Noire afin de faciliter les exportations des céréales ukrainiennes ont entraîné une correction du marché, affirme Arthur Portier, du cabinet Agritel. Les acteurs financiers revendent une partie de leur position, en tablant sur un écoulement facilité des 25 millions de tonnes de grains, dont 7 millions de tonnes de blé encore stockées en Ukraine. »
Mi-mai, c’était la décision du premier ministre indien, Narendra Modi, d’interdire l’exportation de blé qui enflammait les marchés. Ce, alors même qu’il avait annoncé, peu de temps auparavant, sa volonté de « nourrir le monde » et de remédier au manque de disponibilité de cette céréale à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Sa brutale volte-face avait pris les marchés à contre-pied. L’Inde, deuxième producteur mondial de blé derrière la Chine, mais peu présente sur le marché des échanges mondiaux, est soucieuse d’assurer la sécurité alimentaire de sa population.
Source: Le Monde